Au cours de notre dernière expédition au Japon, nous avons fait bien des rencontres. Mais une des plus marquantes fut sûrement celle de ISOZAKI Ryōtarō. Depuis bientôt dix ans, ce théiculteur fougueux s’est mis en tête de produire le thé le plus naturel qui soit.
Avec lui, pas de produits chimiques qui tiennent ! Il s’est donné pour noble mission de cultiver selon les principes fondamentaux de l’agriculture ancienne : le respect de l’environnement, des sols, des êtes vivants, mais aussi la compréhension du cycle des théiers et la connexion profonde avec la nature qui les entoure.
Ses jardins de thé aux feuilles clairsemés, offrent un paysage bien loin du vert vibrant et des rangs impeccables des plantations conventionnelles traitées. De Uji à Nara, en passant par Minamiyamashiro, sa production naturelle et diversifiée offre des crus de qualité et en quantité limitée, loin des standards de plantations massives et industrielles.
C’est avec une grande joie que nous vous proposons cette saison ce qui se trouve être probablement leur meilleur thé noir de l’année. « Full Moon Forest » est le nom donné au procédé de flétrissage particulier ici appliqué. Sur une période de pleine lune, les feuilles de cépage SAYAMAKAORI ont été cueillies le matin même puis laissée à flétrir à l’orée d’une forêt de conifères pendant une journée et une nuit entières. D’aucun disent que l’influence de la pleine lune se fait sentir sur la saveur et la façon dont les feuilles ont alors flétri. Au terme de ce flétrissage lunaire, celles-ci ont ensuite été amenée dans la factory toute proche afin de poursuivre et clôturer le processus d’oxydation initié durant le flétrissage. Elles sont alors enfermées dans une cellule d’oxydation chauffée à la flamme et mises en sudation, accélérant ainsi le phénomène oxydatif.
Il en résulte un thé aux parfums prononcés de bois ciré nous rappelant les vieilles maison au Japon, mais aussi des notes de pruneau et de grues de cacao. En bouche, ce cu est tout d’abord floral, avec des rappels de boutons de rose séchée ou de gelée de coquelicot, puis il donne dans le malté et le chocolaté et s’épanouit avec un délicieux rappel de sucre de canne. Dans la retro-olfaction, il propose une rémanence boisée et chocolatée et une astringence toute légère, comme une caresse. Celle-ci se change alors en une saveur fruitée et sucrée, presque tropicale, tel un jus d’ananas ou un fruit de la passion qui se prolongera jusqu’au bout de la langue.
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