On ne présente plus le mythique Matcha du Japon, thé vert en poudre mondialement connu. Mais que se passerait-il si on meulait un thé noir de belle facture pour après le battre, lui aussi ? C’est ce que nous a inspiré le savoureux et délicat thé noir broyé du fameux producteur de thé coréen Cho Yun Seok.
On appelle souvent le matcha japonais « mousse de jade » du fait de son vert éclatant rappellant la beauté de ces précieuses pierres. Voici maintenant venir le Bunmalcha noir coréen « mousse de basalte » à la teinte brune évoquant les pierres volcaniques !
Le thé est bu broyé depuis environ 1000 ans. Cette manière de consommer les feuilles de thé connaît son apogée durant la dynastie des Song en Chine (960 – 1280). C’est notamment son importation au Japon en 1191 qui va largement permettre la sauvegarde de cette forme de thé. Et ce, grâce à l’apparition de la cérémonie du thé Cha no yu durant le 15ème siècle qui, depuis le départ et jusqu’à aujourd’hui, n’a cessé d’utiliser le thé broyé.
Les sinogrammes pour Matcha (抹茶) signifient à l’origine « thé broyé ». Cela se dit « malcha » (말차) en coréen mais le terme adéquat à utiliser pour qualifier ce produit particulier est « bunmalcha » (분말차) afin d’éviter toute confusion avec le véritable Matcha japonais.
Lorsque nous avons contacté directement la ferme Jukro, nous étions très curieux de recevoir et goûter ce thé noir que nous connaissions bien, dans sa version moulue cette fois.
Ce thé est produit dans la vallée Hwagae qui se situe dans le parc national du Jiri-san, le second plus haut sommet de Corée du Sud, lui-même situé à Hadong, un district de la province du Gyeongsang du Sud.
C’est avec plaisir que nous avons découvert cette poudre brune aux effluves gourmandes de nougatine et de fève de cacao. Pour un peu, on la confondrait avec un délicieux chocolat chaud !
Préparer ce thé à la manière d’un matcha nous semblait évident et en quelques tours de chasen (fouet en bambou nécessaire à la préparation du thé battu) nous avons obtenu une mousse sombre et généreuse : l’émulsion était un succès.
Au nez, un parfum mêlant la cacahuète et les céréales torréfiées nous a aussitôt séduit, bientôt rejoint par quelque chose de sucré, comme de la sève.
La dégustation de ce thé à la texture mousseuse et généreuse révéla bel et bien les arachides ainsi qu’un délicieux parfum de torréfaction, le tout accompagné d’une sensation similaire à celle d’un ‘lait’ végétal à base de céréales (avoine, riz…) pour terminer sur une note finale très gourmande, façon pralin.
Nous vous conseillons de boire rapidement ce thé noir après l’avoir battu car il est légèrement moins soluble qu’un matcha vert japonais traditionnel. Un restant de poudre peut rapidement s’accumuler au fond si on tarde à le déguster. Auquel cas, ne pas hésiter à y remettre un peu d’eau chaude et à le battre une seconde fois.
Il est également possible de préparer ce thé en y ajoutant du lait, végétal ou non (et pourquoi pas du sucre, à votre convenance) pour une boisson encore plus gourmande.
Le Bunmalcha noir peut également être utilisé en cuisine. Pour colorer et donner une saveur gourmande à une pâtisserie, une glace maison ou comme un toping, soupoudré sur un dessert ou encore comme une base de bouillon, comme on le faisait il y a fort longtemps en Asie !
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