Il y a trois ans, nous découvrîmes pour la première fois un lieu hors du commun, dans une atmosphère de brume de montagnes et de terrasses luxuriantes. Cette année, nous sommes heureux de proposer pour la première fois chez Curiousitea, le majestueux thé blanc de la famille Ben Moura.
Un lot très particulier, parmi les premiers récoltés cette année, le 2 Avril 2024. Des jeunes pousses délicates (récolte fine : 1 bourgeons, 2 feuilles), cueillies à la main une à une puis mise en flétrissage 24h dans le grenier familial.
Un travail méticuleux, dont la précision dans le geste et la maîtrise des paramètres, ont permis d’obtenir un thé fin et magnifique à voir. Ces délicats bourgeons duveteux, aux teintes olive, kaki, argent ou encore ébêne présentent des traces légères d’oxydation naturelle, couleur rouille.
Au nez, il s’en échappe un parfum ennivrant. C’est d’abord une note fruitée de muscat juteux, puis une pointe amandée qui filent dans nos narines, laissant place à un soupçon animal, comme un crin humide. Entre en scène, dans la longueur, un côté poudré, vanillé. C’est riche, expressif et diversifié. Un passage à l’épreuve de la vapeur révélera un côté plus végétal, façon foin et herbes séchées, des notes aromatiques inhérentes à sa qualité de thé blanc.
L’infusion à haute température, à la façon des chinois (2-3g/7CL à 90°C pendant 1 min.30) révèlera, dans une liqueur à la robe jaune d’or, une saveur bluffante de miel clair, gourmand à souhait. S’ensuivent un bouquet de fleurs séchées, de l’amande amère et du foin bien sec, comme dans une grange en été. De quoi nous rappeler la bâtisse en contre-bas de l’Arrieulat où nous avons aidé Lucas à charier un foin ancien qu’il utilise pour pailler naturellement ses pieds de thé. Il en fera bientôt son atelier. Les infusions se succèdent alors sans se ressembler, on allonge le temps, passant à 2, 3 puis 5, 10 minutes et ce sont bientôt des parfums aussi variés que ceux de la fleur d’oranger, du pain miellé ou d’abricots cuits qui vont venir chatouiller le palais… Un thé qui supporte jusqu’à 5 infusions au minimum et qui se révèlera tout aussi étonnant en décoction, sur une fin de dégustation.
On se dit qu’avec un cru comme celui-là, le thé des Pyrénées mais aussi plus globalement, le thé français, a de l’avenir devant lui… Bravo Lucas !
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