Perdue dans la mer de Chine orientale, l’île énigmatique de Tokunoshima, située à environ 100 km d’Okinawa, a quelque chose de paradisiaque. Au milieu des collines, et non loin de la côte, ce thé très spécifique au goût puissant et aux notes aromatiques atypiques pousse près des massifs d’hibiscus et autres plantes tropicales.
Connaissez-vous l’étrange thé japonais « Sun Rouge » ? À l’origine, il descend d’un croisement entre deux Camélias sensiblement différents. Sa particularité ? Des feuilles fraîches à la couleur bordeaux inimitable trahissant une quantité élevée d’anthocyanes, des pigments pourpres au potentiel anti-oxydant. Bien qu’une fois cueillies et travaillées, les feuilles de Sun Rouge gagnent une couleur plus verte, c’est dans la tasse que tout se joue avec, tout d’abord, une teinte beige et pâle inhabituelle. On commence par le déguster ainsi afin de pleinement profiter de ses arômes. Cette belle variété offre, à qui sait le préparer, des saveurs douces-amères intéressantes et très spécifiques. Puis notre curiosité l’emporte et on fait alors la concession de sacrifier un peu de son goût d’origine en y versant quelques gouttes de citron… Un joli spectacle vous attend ! Une expérience unique en la matière.
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© SeiCHA TOKUNOSHIMA
Identithé
🎨 Famille : Thé vert, étuvé
🗾 Terroir : Île de Tokunoshima (徳之島), District d’Ōshima, Préfecture de Kagoshima, Japon 🇯🇵
❓Type : Origine et cultivar uniques, mélange de jardins locaux
🌱 Cultivar : Sunrouge
🤏 Récolte : Avril 2021 (1ère Récolte, ichibancha一番茶)
🌫 Étuvage : Faible intensité (Futsūmushi 普通蒸し)
🔥 Torréfaction finale (hi-ire 火入れ) : Faible intensité
💬 Appellation locale : Sencha Sanrūju (煎茶サンルージュ)
🚜 Type de culture : Conventionnelle
Conditionnement
Poche ‘Doypack’ contenant 50g de thé. Scellée sous atmosphère protectrice, avec revêtement intérieur étanche. Elle est munie d’une fermeture « clips » fraîcheur et décoré d’un bandeau de papier précieux découpé et imprimé manuellement, pièce par pièce.
Le produit final a été stocké dans un entrepôt réfrigéré jusqu’à son départ vers l’étranger. Il été conditionné par 50 g spécialement pour son expédition vers la France.
Le thé a été reservé au frais dès son arrivée. Pour garder son goût unique et le conserver de manière optimale et le plus longtemps possible, nous vous recommandons de toujours réfrigérer votre Sunrouge「Ciel Rosé」, particulièrement lorsque la paquet a été ouvert. Ce conseil vaut aussi pour les autres thés étuvés (Matcha, Gyokuro, Sencha, Kabusecha, Bancha ordinaire…).
NB : L’aspect esthétique du conditionnement pouvant changer du fait du caractère artisanal de celui-ci mais aussi des arrivages en terme de matière première comme le papier décoratif (teinte, texture ou matière du bandeau) ou le type de poches protectrices (sachet doypack), le visuel présenté n’est pas contractuel.
Notes de dégustation
🍁 FEUILLES SÈCHES
🤏 Aiguilles fines, douces et lisses, un étuvage léger se constate par la beauté et la longueur de certaines feuilles.
👁️ Couleur atypique, oscillant entre le vert asperge et le céladon.
👃 Notes balsamiques surprenantes et remarquables, sur fond floral et sauvage rappelant le parfum du pissenlit écrasé et infusé.
💦 FEUILLES INFUSÉES
👁️ Un beau vert impérial bien marqué s’offre à nous, avec des feuilles encore qu’à moitié écloses s’il a été préparé à la bonne température.
👃 Dominante florale évoquant le coquelicot et d’autres fleurs sauvages. Dans la longueur, on peut percevoir des fragrances similaires à ce que dégage les cendres d’encens, tout juste consumé.
🍹LIQUEUR
👁️ Une robe déroutante aux reflets beiges et jaunes qui avoisine celle de certains vins blancs. Le buveur curieux fera la concession de modifier légèrement le goût en plongeant quelques gouttes de citron dans la tasse. La couleur vire alors au rose vif, allant jusqu’au rouge puis au pourpre suivant le taux d’acidité. La teinte originale des feuilles fraîche est alors retrouvée.
👃 Un registre balsamique à nouveau dominant, malgré une empreinte de vert clairement identifiable. Évoque certains vinaigres précieux mais aussi des algues au parfum subtile.
👄 Attaque très puissante avec une légère trace d’amertume. On remarque aussitôt une texture anguleuse marquée. Des notes animales-marines se développent par la suite dans le corps. On pense alors à la moule et certains mollusques qui nous accompagneront jusqu’à une belle astringence finale. L’after est fort intéressant : mélange d’umami et de sensation douce-amère. Le tout laisse une forte empreinte qui s’adoucit progressivement. Une expérience qui n’est pas sans nous rappeler de très bons rosés secs aux arômes marqués.
Accords Thés & Mets
Chez Curiousitea, nous croyons à l’association du thé & des mets et nous mettons un point d’honneur à sélectionner des accords gustatifs pertinents et savoureux.
Avec ce thé Sunrouge「Ciel Rosé」du Japon, nous vous proposons les accords suivants :
Une salade assaisonnée à la vinaigrette maison pour des résonnances sur les notes balsamiques comme entrée, avec des moules marinières ou un poisson blanc au goût puissant comme plat de résistance, à l’heure du déjeuner.
N’hésitez pas à proposer vous aussi vos propres accords dans l’espace AVIS de cette fiche produit !
Variété ? Cultivar ?
Camellia Sinensis est le nom de la variété botanique de camélia que l’on nomme dans le langage courant : le théier. De cette souche première se sont développés des variantes locales, adaptées à leur environnement. Il en existe deux majoritaires pleinement consacrées à la fabrication de thé : Camellia Sinensis Sinensis (prospérant largement en Chine et dans beaucoup d’autres pays) et Camellia Sinensis Assamica (majoritaire en Inde, sauf au Darjeeling). Plus rarement, d’autres variétés botaniques de camélias peuvent également être utilisées (Camellia Taliensis en est un exemple).
Un cultivar ou cultivated variety, (hinshu 品種 en japonais) est quant à lui le résultat d’un ensemble d’actions réalisées par l’Homme. Il est donc important de différencier cette notion de celle de la variété botanique naturelle. On obtient un cultivar à la suite de travaux de recherches et d’expérimentations de culture. On repère d’abord un individu premier provenant d’une graine que l’on va sélectionner pour ses caractéristiques propres et/ou pour les propriétés qu’il a pu développer en interagissant avec son environnement. Puis, on cherche à le reproduire.
La plupart du temps au Japon, on prélève alors de cet individu premier une branche pour ensuite la mettre en terre, on appelle cela le bouturage. Lorsque cette bouture tient et que les essais sont concluants, on peut alors poursuivre l’opération jusqu’à obtenir plusieurs clones qui seront alors tous identiques génétiquement au spécimen de départ.
Le produit de ces nombreuses opérations peut alors être enregistré comme cultivar, c’est-à-dire comme une nouvelle « variante », ici de théier, reproduite et cultivée de la main de l’homme. Pour autant, il ne s’agit pas de manipulation génétique à proprement parlé puisqu’on ne fait que sélectionner et reproduire des gènes conférés par les hasards et influences issues de la nature elle-même. Le but des cultivars au sein de la culture du thé est de forger ainsi une population d’arbres homogènes intéressants soit pour leurs propriétés organoleptiques (leur goût, leurs saveurs), soit pour leurs composés biochimiques et les bénéfices pour la santé qu’on pourrait en tirer, soit encore pour leur résistance (au gel, aux insectes) ou pour leur rapidité de croissance (hâtif ou tardif). Un cultivar « idéal » serait donc un arbre rassemblant plus ou moins toutes ces caractéristiques afin de former un certain équilibre.
Le concept du cultivar est proche de celui des cépages, le terme utilisé en œnologie qui correspond aux variantes enregistrées et reproduites chez la vigne cultivée.
À propos de Sunrouge…
Sunrouge est issu d’un croisement entre ‘Camellia Sinensis’ et ‘Camellia Taliensis’, à l’origine. Le cultivar premier qui fut ainsi obtenu avait pour propriété de contenir des molécules assez particulières. Celles-ci ont notamment pour effet de colorer en rouge leurs « hôtes » et les feuilles de thé ne font pas exception, notamment les bourgeons. C’est particulièrement le cas pour le Sunrouge, descendant de ce fameux cultivar premier.
Les feuilles fraîches revêtent donc une couleur bordeaux assez inimitable. Les molécules en cause, on les appelle les anthocyanes. Il s’agit de pigments pourpres qui possèdent un potentiel antioxydant. Il semblerait que les thés verts élaborés à partir de Sunrouge possèdent une forte proportion de ces anthocyanes en plus de catéchines, un autre groupe de molécules antioxydantes bien connues dans le thé vert. À ce jour, il existe quelques études chez l’animal qui semblent démontrer de possibles effets bénéfiques des thés élaborés à partir de ce cultivar sur le tractus digestif et sur la régulation de la glycémie . Le premier essai randomisé réalisé chez l’Homme semble montrer que le thé Sunrouge aurait plus d’effets que le thé vert japonais issu du cultivar Yabukita contre la fatigue occulaire, phénomène très répandu dans les sociétés occidentales.
Une fois cueillies et stabilisées, la couleur rouge des feuilles s’estompe. C’est alors dans la liqueur que ça se passe. Notamment en milieu acide. C’est pourquoi quelques gouttes de citron frais 🍋 suffiront à trahir les anthocyanes. La teinte rose/rougeâtre variera en fonction du degré d’acidité. Les anthocyanes sont également présentes dans certains légumes comme l’aubergine et certains fruits rouges ou noires comme la framboise, le cassis, auxquels ils doivent eux aussi leur couleur.
En définitive, le Sunrouge est donc avant tout un cultivar dit « fonctionnel« , il a été développé pour ses potentiels effets bénéfiques davantage que pour son goût. Déclaré seulement en 2009, c’est un des cultivars japonais les plus récemment enregistrés.
Marc Wakim (client confirmé) –
Un thé assez particulier provenant de Tokunoshima à Kagoshima.
Plutôt surprenant pour les puristes étant donné qu’il s’agit d’un thé créé de toute pièce par croisement de différents Camélias : Sinensis et Taliensis.
L’intérêt d’avoir produit ce thé réside dans la présence d’Anthocyanes en teneur élevée. Molécule ayant des vertus anti-oxydantes qui se matérialise par une robe aux couleurs roses orangés si l’on acidifie la liqueur.
A la première infusion, on retrouve une attaque florale rappelant des tisanes chinoises médicinales. Une très légère astringence mais restant plutôt agréable pour le palais avec ayant des notes semblables au jasmin.
La deuxième infusion qui pour moi est la plus intéressante, plus chaude rehausse le côté herbacé du thé. L’astringence est ici plus prononcée. La surprise réside au cours de cette deuxième infusion avec un after taste semblant mentholé donnant une sensation de rafraîchissement sur le dos de la langue.
Enfin, la troisième infusion est plus discrète avec toujours cette sensation herbacée typique au thé vert.
A cela s’ajoute la petite expérience d’associer quelques gouttes de citron qui par réaction acido-basique je suppose met en évidence les Anthocyanes donnant à ce thé de couleur jaune/verte une robe rose.
Pour résumer, il s’agit d’un thé médicinal à la fois réchauffant et rafraîchissant, lui donnant ce caractère surprenant sans comparaison possible avec d’autres thé. Je ne peux que vous le conseiller
@marc.wk