Thé Blanc de France「Jeune Bretagne」 (Boîte de 10g)

Précieux thé blanc de France issu de la 4ème récolte du Moulin de Kérouzéré, dans le Finistère, en Bretagne.

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Au coeur du pays du Léon, dans la Vallée du Guillec, petit « paradis sur terre » dans le Finistère, en Bretagne, trône le Moulin de Kérouzéré, une ancienne bâtisse du XVème siècle rénovée des mains expertes du maître des lieux : Michel Thévot. Lorsque ce dernier s’y est installé il y a maintenant 15 ans, c’était une ruine en friche. Aujourd’hui, c’est un parc botanique abritant des centaines de plantes rares et exotiques. Parmi elles, le théier, Camellia Sinensis, largement représenté avec 2 000 pieds en terre, tous issus de graines, formant l’un des plus grands jardins de thé de France métropolitaine.

Ce thé, vendu en exclusivité sur Curiousitea, baptisé「Jeune Bretagne」est le résultat de la 4ème récolte du Moulin de Kérouzéré, réalisée en Août dernier. C’est aussi l’expression de l’espoir en la jeunesse et en l’avenir, par la transmission de savoirs, de passions et de compétences intergénérationnelle. Ce lot-ci est particulièrement significatif pour nous, l’équipe Curiousitea, car, comme en témoigne les images, nous y avons intégralement participé  et y avons mis toute notre coeur, sous les consignes et le regard avisé des deux hommes à l’origine de ce projet.

Lorsque nous foulâmes le pied de cette vallée pour la première fois, nous crûmes être dans un rêve. Perdus que nous étions au milieu des arbres et des plantes tropicales, cerclés de courants d’eau claire où les truites prospèrent, entourés de collines touffues où les aigrettes et les grands hérons rôdent. Ce lieu unique nous saissîmes comme peu d’endroits sur terre.

Michel, notre hôte, chaudronnier-soudeur de métier, passionné de botanique, nous accueillit chaleureusement dans son domaine et nous fit le tour du propriétaire, nous oubliâmes alors que nous nous étions bel et bien en Bretagne, à seulement 500 mètres des côtes. Il nous sembla plutôt que nous nous trouvâmes dans les montagnes, quelque part dans la campagne chinoise ou sur les hauteurs de Taïwan. Les avantages du site sont nombreux. Tout d’abord, une distance respectable avec la mer, évitant ainsi les dégâts occasionnés par les embruns, tout en gardant les bénéfices de l’air marin. Ensuite, les courants d’air chaud ou « gulf stream » protégeant la vallée du gel et maintenant une température tempérée toute l’année. Puis enfin, l’hygrométrie ambiante idéale et les pluies fines régulières qui finirent de convaincre Michel à acquérir le domaine en 2005 et à en faire le lieu qu’il est aujourd’hui. Il avait vu juste : presque tout pousse ici, même des plantes qui ne peuvent croître ailleurs en France.

Le théier aurait été acclimaté en Bretagne il y a de cela de nombreuses décennies. Mais, à l’époque, dans notre pays, ce produit ne connaissait pas le rayonnement économique dont il dispose aujourd’hui, ce qui n’encouragea pas son implantation à plus grande échelle. Parmi quelques tentatives expérimentales, notamment conduites par des botanistes et autres chercheurs, très peu connaîtront la postérité. Michel Thévot fait désormais parti des rares français ayant relevé le défi, pour de vrai. Il parvint à trouver des graines en provenance de la région du Yunnan, berceau du thé en Chine, et les sème en pépinière en janvier 2018. Les très jeunes speciemens poussèrent à vive allure, si bien qu’au mois de Mai de cette même année, il  mit deux mille pieds en terre, au coeur de son domaine. Le jardin de thé du Moulin de Kérouzéré était né.

Habituellement, il faut trois à cinq ans pour qu’un nouvel arbre implanté soit en pleine capacité de donner raisonnablement du thé. Mais voilà qu’au Moulin de Kérouzéré, en 2 ans seulement, le vrai temps de la récolte vint. Ce sont les bourgeons, foisonnants, qui ont sonné l’heure idéale, sur des arbres ayant déjà atteint les 50 centimètres pour certains ; un prodige. Prodige qui s’explique par tous les paramètres très spécifiques sus-cités : températures idéales (absence de gel, temps doux toute l’année), humidité abondante… Michel peut même se permettre de ne jamais arroser, tant chaque matin, les théiers perlent de gouttes de rosée.

Le cru issu de leur 1ère récolte, intervenue au mois d’Avril, a été récompensé le mois dernier d’une médaille de Bronze dans la catégorie « Thés Blancs – Bourgeons & Feuilles » dans le cadre du concours « Thés du Monde » organisé par l’AVPA (Agence pour la Valorisation des Produits Agricoltes). Le thé issu de leur 1ère récolte 2020 a devancé certains thés de pays producteurs historiques dans sa catégorie alors qu’il était noté à l’aveugle par le jury, sans qu’aucun indice sur sa provenance ne soit donné.

Les feuilles de ce thé-ci, 4ème récolte 2020, ont été fraîchement cueillies à la main et, du fait de la petitesse des arbres et de l’absence de ce qu’on appelle la « table de cueillette »,  en étant parfois prostré à terre. Un exercice difficile mais passionnant. On récupère les feuilles par pincement en pressant nos doigts à l’endroit désiré du rameau puis on laisse venir en tirant délicatement. Si la pousse est prête à être prélevée, elle cédera d’elle-même. La récolte a suivi un cahier des charges stricte : à chaque pincée, seuls le bourgeon et deux à trois feuilles ont été prélevés. Il s’agit de ce qu’on appelle respectivement la cueillette fine (un bourgeon, deux feuilles) et la cueillete semi-fine (un bourgeon, trois feuilles).

Ensuite, c’était le moment du flétrissage : à l’ombre, au coeur du moulin. Puis, une fois la souplesse gagnée, ces feuilles ont été poêlées à la main pour enfin être roulées de façon artisanale dans des grands paniers plats traditionnels. Enfin, elles ont été passées en cuisson finale pour assurer une bonne déshydratation.

Au parfum, ce thé offre un double registre gourmand et fruité, avec une légère pointe minérale. Il nous évoque des choses aussi attrayantes que le sucre roux,  les fruits noirs ou les pruneaux, à l’image d’un délicieux Far Breton. Sa minéralité se descèle dans des odeurs nous rappelant la roche des falaises ou encore le sable et les coquillages chauffés par le soleil. Son léger caractère marin enfin, est notamment trahi lorsqu’on baigne les feuilles sèches dans de la vapeur : on distingue alors une senteur d’algues noires.

Au goût, beaucoup de complexité, une note de tête assez florale, un corps très gourmand dans l’esprit et une note finale plutôt minérale, subtilement iodée. L’after-taste nous emmène alors vers une sorte d’umami qui titille le bout de la langue, totalement improbable d’après l’image que l’on pouvait se faire d’un thé de France.

Une expérience unique et rare, très encourageante pour l’avenir du thé en France. Quantités infimes, exclusivement disponible en ligne sur le Comptoir Curiousitea.